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enquête le 31/01/2013 par David Medioni

Bruno Patino : enquête sur le cumulard le plus discret de medialand

Le nouveau n° 2 de France télévisions, ses réseaux, ses appuis, ses vrais résultats
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Qui est Bruno Patino, désormais nouveau numéro deux de France Télévisions ? Et comment a-t-il réussi à cumuler, au risque du conflit d'intérêts, ce poste avec ceux de directeur de l'école de journalisme de Sciences Po, et de membre d'une commission de réforme des aides à la presse écrite ? Quid de ses relations avec Carl de Canada, guru social sur le web et conseiller bespoke en communication ? Sur les réseaux, les soutiens, et les résultats du nouveau Tout-puissant de la télé publique, voici...

picto la couverture que vous ne verrez jamais en kiosque ( Petit montage d'@si )

 



Il est loin le temps où il était surnommé Harry Potter par les journalistes goguenards de Télérama. A 47 ans, Bruno Patino, s’il a gardé son look de post-adolescent, est l’un des personnages clés du PAF. Après avoir dirigé le Monde Interactif, Télérama, et France Culture, Patino est désormais numéro deux de France Télévisions. Le titre est ronflant : directeur général délégué en charge des programmes et de l’antenne de France Télévisions. Jusqu’ici rien d’extraordinaire, si ce n’est que Patino va cumuler cette direction générale des programmes avec la direction de France 5 et la direction des activités numériques de France Télévisions. Le tout dans une réorganisation qui a vu le départ de tous les directeurs des chaînes : France 2, France 3 et France 4, comme @si l'a raconté. Un portefeuille bien chargé.

Patino en 2008

Bruno Patino, sur le plateau d'@asi, en 2008

Sans parler de ses activités à l'extérieur du groupe public. Car le "boulimique carriériste" Patino, pour reprendre les mots de l’un de ses contempteurs, ne reste pas cantonné dans les murs de France Télévisions. En effet, Patino est aussi, depuis 2007, directeur de l’école de journalisme de Sciences Po. Selon nos informations, Bruno Patino n’est pas seulement un directeur honorifique de l’école. Il y est présent au moins une fois par semaine pour les réunions stratégiques, et est en copie de tous les mails. De même, il connaît bien les étudiants puisqu’il donne un cours régulier sur " l’économie des médias". Cette école, c’est un peu son bébé. Le seul qu’il n’ait jamais quitté. Et pour cause: à Sciences Po, Patino peut travailler son réseau. C’est à Sciences Po, aussi bien qu’ailleurs, que la petite bande à Patino s’ébroue. Sa bande ? Un petit groupe, que l'on retrouve toujours dans son sillage.

La bande à « Patino » : Qui sont ses fidèles ?

 


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Yann Chapellon et Bruno Patino lors d'une conférence de presse à France Télé

Le premier d’entre eux, c’est Yann Chapellon. Leurs parcours se suivent. Chapellon était numéro deux du Monde Interactif lorsque Patino en était le numéro un. Idem lorsque Patino a dirigé Télérama, Chapellon était son bras droit. Lorsque la fortune professionnelle a quelque peu tourné et que le premier a dû s’exiler à France Culture, il a fait en sorte que le second soit embauché à Sud – Ouest pour y diriger le développement numérique. "Patino s’est démené pour faire embaucher Chapellon à Sud-Ouest. Il a appelé plusieurs fois Pierre Jeantet (avec qui Patino a présidé aux destinées du Monde pendant quelques mois entre juin et décembre 2007)", se souvient un acteur du dossier. A France Télévisions, Chapellon est directeur du développement et des recettes du groupe, via notamment la filiale France Télévisions Distribution (filiale chargée de distribuer au maximum à l’étranger mais aussi sur le web, les programmes du groupe).

"Développement" des recettes ? Si l’on regarde les chiffres, c’est plutôt le contraire qui s’est passé. En 2010, l’entité réalisait un chiffre d’affaires de 47,353 millions d’euros en 2011 – première année de plein exercice de Chapellon – il était de 43, 484 millions d’euros. Une baisse significative qui, selon nos informations, se confirme en 2012. "Ce qui est étrange c’est que Chapellon bénéficie d’une carte blanche et d’une impunité. Patino le protège face à Pflimlin", raconte un syndicaliste. De toute la "bande", Chapellon est toutefois le seul à ne pas enseigner à Sciences Po.

Tous les autres, proches ou plus lointains, sont enseignants, boulevard Saint-Germain, dans les locaux de l’école de journalisme. C’est le cas de Boris Razon que Patino a rencontré au Monde.fr et fait venir en 2011, comme directeur de la division des nouvelles écritures web et télé à France Télévisions. C’est aussi celui d’Eric Scherer débauché à l’AFP pour en faire le directeur de la prospective et de la stratégie numérique de France Télévisions.

Il y a enfin Jean-François Fogel co-auteur avec Patino, en 2005, de "Une presse sans Gutenberg", le livre qui l’a fait connaître et a fait de lui l’une des références de Medialand sur le numérique en France. Bien sûr, Fogel travaille à France Télévisions et est professeur associé à l’école de journalisme de Sciences Po. La relation de Patino avec Fogel est l’une des plus intéressantes. "C’est son gourou. En retour, Patino le nourrit en l’embauchant là où il va" raille un ancien collaborateur du DG de France Télé. Dans ces quatre cas, les syndicats de France Télé ont peu apprécié que Patino ne passe pas par la commission paritaire du groupe, comme le veut la règle, pour réaliser les embauches.

 

Une presse sans Gutenberg, (2005), co-écrit avec Jean-François Fogel picto

nouveau media

Voilà pour les très fidèles. Mais dans la liste des enseignants de Sciences Po, on trouve aussi Emmanuelle Defaud (par ailleurs chef des infos de la plateforme France TV Info), Thibaud Vuitton (collaborateur de France TV Info). Stéphane Mazoratto qui est directeur des sites régionaux à France Télévisions est un ancien de Sud-Ouest où il a travaillé avec Yann Chapellon. Il enseigne, lui aussi, à Sciences Po. Enfin, le directeur des rédactions web de France Télé, Hervé Brusini, officie aussi à Sciences Po. Voilà pour ceux qui travaillent actuellement à France Télévisions.

Parmi les membres intégrés par la "bande", on trouve également des collègues ou des subordonnés ayant croisé Patino dans ses anciens postes. Par exemple, Alexis Delcambre, rédacteur en chef du Monde.fr donne un cours à l'IEP, de même que Marc Voinchet, installé à la matinale de France Culture par Patino, ou encore Florence Sturm, elle aussi journaliste sur la radio publique. Enfin, il y a deux enseignants particuliers. Comme si l’école de journalisme était aussi un moyen d’entretenir un réseau plus large. Ainsi, David Kessler, aujourd’hui conseiller medias de François Hollande, enseigne à Sciences Po. Il avait favorisé l’arrivée du nouveau numéro deux de France télé à France Culture en 2008, en glissant son nom à Jean-Paul Cluzel, alors président de Radio France. Il se raconte d’ailleurs que Kessler a glissé le nom de Patino à Aurélie Filippetti au moment de la constitution de la commission Roch-Maistre sur les aides à la presse (lire plus loin). Enfin, même Anne Méaux, la très influente présidente et fondatrice de l’agence de communication Image 7, enseigne à l’IEP. A l’école de journalisme, on assure que Patino n’est pas en charge du recrutement. Celui-ci est effectué par Agnès Chauveau, directrice exécutive et par Alice Antheaume, directrice de la prospective. Patino, lui, ne "participe à aucun moment au recrutement". Hasards sans doute, que tous ces parcours croisés.

Hasard également, que le parcours de Alice Antheaume. Antheaume est journaliste au Monde.fr avant "d'être embauchée" à Télérama, trois mois avant l’arrivée de Patino comme président. A Télérama, certains ont une version un peu différente. "Il a essayé de faire entrer Alice Antheaume par tous les moyens, c'est sa créature, mais elle a été refusée, elle n'était pas bonne", raconte un journaliste. De fait, Antheaume a été employée en CDD pendant presque 18 mois par Télérama.fr. A la fin de ce CDD, elle a tenté de se faire titulariser: le chef du service web et la direction de la rédaction s'y sont opposés, malgré l'appui de Patino. Mais une fois devenu directeur de l’école de journalisme, Patino fait appel à elle pour le poste de "directrice de la prospective". Son rôle est "de prévoir les tendances et d’aider les étudiants à appréhender le numérique", nous dit-on.


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Alice Antheaume, sur le plateau d'@si, en 2010

 

Nouvelle promotion: depuis septembre 2012, Antheaume est chroniqueuse régulière dans « Médias, le Mag », l’émission médias de Thomas Hughes, sur France 5…chaîne dirigée par Bruno Patino. "Vous pensez vraiment que Christophe Koszareck le producteur de l’émission aurait pris le risque de faire cela ? J’ai été testée et castée comme d’autres", assure Antheaume. Contacté par @si, Koszareck (Jara Prod) confirme: "lorsque nous réfléchissions à la nouvelle formule pour la rentrée 2012 nous avons testé plusieurs chroniqueurs, parmi des invités que nous avions reçus. Alice en faisait partie comme Jean-Louis Missika et Anthony Bellanger. Nous avons finalement décidé de créer une bande avec ces trois là. Nous l’avons proposée à l’unité magazine de France 5 qui a accepté. A aucun moment, Bruno Patino n’est intervenu". Et ce dernier d’ajouter : "Patino n’intervient jamais dans les sommaires de l’émission et nous a même engagés à parler de France Télévisions et de ses éventuels problèmes". Le hasard fait si bien les choses !

Rares sont ceux qui osent évoquer à visage découvert le nouveau numéro deux de France Télévisions. Aujourd’hui journaliste à Mediapart, Antoine Perraud est de ceux-là. Ancien de Télérama, Perraud a été licencié par Patino pour "dénigrement systématique de la hiérarchie" et "abus de liberté d’expression" (expressions figurant dans un courrier de la direction). Epaulé par un avocat de la CGT, Perraud est passé en commission d'arbitrage et a reçu des indemnités. "A son arrivée à Télérama, il m’a invité à déjeuner. Et là il m'a dit : "Je sais récompenser et promouvoir ceux qui me sont fidèles.» Je lui ai répliqué que mon oxygène, c'est ma distance d'avec le pouvoir. Ensuite, il m'a demandé avec insistance de lui faire rencontrer Régis Debray, et j'ai vu comment il met le grappin sur des personnalités aptes à servir son ascension. Il la joua petit chose d'Amérique Latine, petit-fils d'un musicien de fanfare. Et j'ai compris, ce jour-là, qu'il avait un inaltérable désir de revanche sociale et d'intégration chez les élites".

L’Amérique latine. C’est là que la carrière de Bruno Patino a commencé. "Lorsqu’il travaille pour les Nations Unies au Chili au début des années 90. Un correspondant du Monde le forme comme remplaçant. Il publie de nombreux articles sous le pseudonyme de Bruno Adrian", écrivent nos confrères de Libé en 1999, dans un excellent portrait intitulé "Un ange passe". Comme un retour aux sources puisque son père Hugo Patino est bolivien et que les racines familliales sont en Amérique Latine. Viendront ensuite Info-Matin et Le Monde et la fulgurante ascension jusqu'à France Télévisions.

Patino : protecteur, mais aussi protégé

minc

Bruno Patino a été l'un des protégés d'Alain Minc.

Protecteur, Patino excelle aussi dans le rôle de protégé. Du temps du Monde, il était l’un des poulains d’Alain Minc, alors président du conseil de surveillance du quotidien. Si les liens entre les deux hommes se sont un peu distendus au moment de la guerre de succession au Monde, en 2007, avec le départ de Jean-Marie Colombani puis de Minc, les deux hommes sont apparemment restés proches.

Ainsi, en 2010, lorsque Nicolas Sarkozy doit nommer un nouveau président pour France Télévisions, Minc est à la manœuvre. Il souhaite qu’Alexandre Bompard (alors PDG d’Europe 1, aujourd’hui PDG de la FNAC) préside aux destinées du groupe. Patino fait alors partie de l’attelage de Bompard, imaginé par Minc. On connaît la suite, Bompard est devancé par Rémy Pflimlin. Patino, lui, réussit à rebondir dans l’équipe Pflimlin, comme un gage de modernité.

L’actuel PDG de France Télévisions a été séduit par le "bagout et l’ingéniosité de Patino" mais il savait aussi qu’en termes d’image, Patino "serait pour lui un atout", analyse une ancienne de France Télé.

Du réseau au soupçon de conflit d’intérêt, il n’y a souvent qu’un pas. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication qui exerce sa tutelle sur France Télévisions, vient de mettre en place une commission de réforme des...aides publiques à la presse. Et qui retrouve-t-on parmi les membres de cette commission ? Bruno Patino, bien sûr ! Un potentat de la télé chargé de réformer les subventions à la presse écrite, quand on sait les féroces empoignades des deux lobbies pour rafler la plus grosse part du marché publicitaire, n'est-ce pas...hétérodoxe ? "Vous voulez mettre qui dans la commission ? C’est un grand spécialiste, il connaît particulièrement bien le sujet" s'offusquent deux membres de ladite commission. Contacté sur le risque de conflit d’intérêt, le ministère de la Cutlure n'a pas retourné nos appels (pas davantage que Patino lui-même, qui n'a pas souhaité nous parler).

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Aurélie Filippetti, "D@ns le texte" en 2010. Elle vient de nommer Patino membre d'une commission sur les aides à la presse.

Medias, politique, commissions de réflexion: Patino goûte à tout. En effet, il a été l’un des présidents des quatre pôles mis en place lors des Etats généraux de la presse, initiés par Sarkozy. Sous sa direction, le pôle numérique est le seul qui, de l’avis général, a réussi à faire bouger les lignes, en imposant notamment la création du statut d’éditeur en ligne qui permet à des sites web, comme @si, d’avoir un numéro de commission paritaire et d’être reconnus comme éditeur d’informations.

Et la politique proprement dite ? Harry Potter n'y a effectué (pour l'instant ?) qu'une brève incursion. En 2008, alors toujours président de Télérama et du Monde Interactif, Patino tente l’aventure locale à Sceaux, la ville où il habite. Figurant sur une liste divers droite "Vivre à Sceaux" avec notamment Luc Evrard, journaliste, ex-d’Europe1, il est élu au conseil municipal, mais... décide de ne pas siéger. Il déclare qu’il a abandonné son fauteuil de lui-même. "Faux: c'est la société des journalistes de Télérama qui l'a obligé à renoncer, en l'obligeant à choisir", rectifie-t-on au sein de l’hebdo.

Mais, au final, est-il bon ?

Mais au fait, est-il efficace ? Si ses qualités font l'unanimité, ses résultats sont plus controversés. Sur un premier point, contempteurs comme admirateurs tombent d'accord : Bruno Patino est un travailleur "énorme", "capable d’abattre une tonne de travail. Sur ce point là il est anormal au sens où peu de gens sont capables de travailler autant que lui". En effet, il faut une certaine capacité de travail pour cumuler, même si Patino y est accoutumé. A l’époque du Monde, il était président du Monde Interactif, directeur de Télérama et dirigeant de Publicat, la régie publicitaire des Publications de la vie catholique dont Télérama est le fleuron. Directeur de France Culture, il était en même temps responsable du développement numérique de Radio France. Tout comme à France Télévisions.

 


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Contempteurs et admirateurs sont également d’accord pour le dire "doté d’une intelligence vive et performante". Enfin, ils estiment, tous, que sa vision du numérique est "passionnante", "réfléchie" et "pensée". C’est d’ailleurs cette "carte" numérique qui lui a permis de gravir les échelons, comme le rappelle Xavier Ternisien dans un élogieux article du Monde du 27 janvier.

"Son livre La presse sans Gutenberg" co-écrit avec Fogel est le premier à poser vraiment les questions des modèles économiques de la presse mais plus largement des médias à l’ère du numérique", reconnaissent les uns comme les autres. "Il a évolué rapidement car en France il y a très peu de vrais spécialistes du numérique", reconnait l’un de ses contempteurs. D'autres sont moins élogieux. A Télérama notamment, où il était surnommé "Harry Potter" ou pis, "Bolino, c'est-à-dire celui qui a des idées sans génie, toutes faîtes et toutes prêtes". Plus critique encore : "Il ne parle jamais de Télérama dans sa bio. Mais c'est parce qu'il n'était jamais là. Il est resté 5 ans, on aurait pu exploser sur le web, il n'a rien fait. On peut lui imputer le retard de Télérama sur le web. C'est quelqu'un qui est toujours dans le coup d'après, qui ne pense qu'à sa carrière", regrette un journaliste. De même, à France Culture, Patino (septembre 2008-août 2010) ne s'attire pas que des louanges.

Laurence Bloch (aujourd’hui numéro 2 de France Inter) était sa directrice adjointe. Et elle faisait tout, ou presque. "C’est elle qui faisait tourner la boutique. Patino se chargeait avec un certain talent de la représentation de la radio à l’extérieur, mais n’était pas à la baguette tous les jours", raconte un producteur. D’autres, moins indulgents, moquent son "absence" et (là encore) sa "capacité phénoménale" à penser "à la suite de sa carrière".

Malgré tout, il est difficile de contester son bilan numérique. Inventeur du Monde Interactif en 2000, il a ensuite fait évoluer le site. De même, depuis son arrivée à France Télévisions, il a mis en place la plateforme d’information du groupe. France TV info est un bon exemple de son savoir faire. Avec une rédaction dédiée, il a converti un groupe sans culture du numérique à l’information en live, et interactive. En un an la plateforme a trouvé son public (5 millions de visiteurs uniques par mois). Elle est unique dans l’univers de la télé. De même, Patino a refondu totalement le service de "replay" du groupe – Pluzz – et a mis en place le service Salto qui permet aux téléspectateurs de revenir au début d’un programme déjà commencé. Bref, au niveau numérique, son bilan à France Télé est globalement positif.

Côté France 5, qu’il préside depuis son arrivée, les choses vont bien aussi. Avec 3,6 % de part d’audience en moyenne en 2012, la chaîne est en progression constante depuis deux ans. Une réussite dont Patino récolte les fruits, mais qui n’est pas uniquement à mettre à son actif. En effet, c’est Jean-Pierre Cottet, un de ses lointains prédecesseurs, qui le premier a fait bouger la chaîne en y intégrant des émissions comme "C' dans l’air", souvent critiquée pour ses plateaux politiquement monocolores et masculins, mais vaisseau amiral d’audience de la chaîne. Et c’est le prédécesseur de Patino, Philippe Vilamitjana qui a mis en place "C’est à vous" d’Alessandra Sublet, l’une des autres valeurs sûres d’audience de la chaîne. Patino, lui, a mis en place l’excellent Docteur Cac qui réalise de bons scores et a initié une politique de webdocs interactifs qui ont réalisé de bonnes audiences.

Dans les couloirs du Monde, à une époque, Patino était surnommé "Al Patino" en référence à sa "gueule d’ange", mais aussi à sa capacité à "tuer" ses opposants. Aujourd’hui, il est numéro 2 de France Télévisions et comment imaginer qu'il ne rêve pas à l'étape suivante ? Antoine Perraud: "le voir tromper son monde est un spectacle qui m'a longtemps diverti. Il joua volontiers l'homme-fleur, avec succès, auprès de Cluzel à Radio France ou de Richard Descoings à Science-Po. Il n'est jamais physiquement présent, trouvant des pions dans chaque maison (Agnès Chauveau à l'école de journalisme de Sciences-Po, etc...) pour lui permettre de faire preuve d'ubiquité". Et un cadre du groupe de prédire : "Pflimlin est déjà séduit par la gueule d’ange. Par contre, il n’a pas encore connu l’autre côté de Patino. Son côté froid, capable d’écarter pour régner". La saga Harry Potter n'est pas terminée.


Mots-clés : Antheaume, David Kessler, Filippetti, Fogel, France Télévisions, France5, Le Monde, Méaux, Minc, Patino, Pflimlin, Télérama



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Commentaires
Bruno Patino : enquête sur le cumulard le plus discret de medialand
Un billet digne des meilleures Prises de bec du Canard Enchaîné: bien joué.
Par Fan de canard
le 31/01/2013
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